Analyse de l'économie politique pour l'emploi et l'entrepreneuriat des jeunes dans le secteur des soins de santé primaires en Afrique subsaharienne
1.1 Amref Health Africa
Amref Health Africa a été fondée en 1957, et, est devenue depuis la plus grande organisation internationale de développement sanitaire basée en Afrique. Amref Health Africa est animé par sa vision d'un "changement durable en matière de santé en Afrique" et par sa mission de "catalyser et piloter des systèmes de santé dirigés par les communautés et centrés sur les personnes, tout en s'attaquant aux déterminants sociaux de la santé". Nous pensons que le pouvoir de transformer la santé en Afrique réside dans les communautés et nous nous efforçons donc de garantir que les systèmes de santé ne sont pas seulement fonctionnels, mais que les communautés sont habilitées à tenir ces systèmes pour responsables de la fourniture de soins de santé de qualité et abordables.
1.2 Aperçu du programme "Apprendre pour la vie Le programme Learning for Life est un partenariat de quatre ans entre la Fondation Mastercard et Amref Health Africa, conçu pour former un personnel de santé résilient et réactif et renforcer les secteurs des soins de santé primaires dans toute l'Afrique. Le programme se concentre sur la création d'emplois durables, la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise, et le renforcement des capacités de leadership dans le secteur de la santé. Le projet "Apprendre pour la vie" qui rentre dans le cadre du programme Africa Health Collaborative financé par la Fondation MasterCard, s'articule autour de trois grands piliers : L'emploi dans la santé, l'entrepreneuriat dans la santé et les écosystèmes de santé. Cette approche globale vise à améliorer les infrastructures de formation, à accroître les possibilités d'emploi et de création de revenus, à améliorer les cadres réglementaires pour les travailleurs des soins de santé primaires et à doter les futurs dirigeants des compétences nécessaires pour transformer la prestation des soins de santé dans toute l'Afrique.
La population sénégalaise est de plus en plus jeune. Avec un taux de croissance de 2,5% par an, le pays connaît une poussée démographique des jeunes, avec près de 75% de sa population âgée de moins de 35 ans en 2020 (Agence nationale de la statistique et de la démographie, 2020). Si cette tendance démographique peut stimuler la croissance économique et le développement, elle pose également un défi majeur en termes d'emploi. Le nombre de jeunes entrant sur le marché du travail augmente chaque année. Selon les estimations, 300 000 jeunes demandeurs d'emploi sont entrés sur le marché du travail en 2015, contre 200 000 en 2000. Ces chiffres devraient atteindre environ 400 000 en 2025 et 670 000 en 2050 (Banque mondiale, 2018).
Les jeunes sont particulièrement vulnérables au chômage. Au sein de la population en âge de travailler, les jeunes âgés de 15 à 34 ans représentent 58,2 %, mais ils constituent également la majorité des chômeurs , soit 62,3 %. En 2019, le taux de chômage était plus élevé chez les jeunes de 15 à 24 ans (19,8 %) et de 25 à 34 ans (18,2 %) que chez les adultes de 35 à 44 ans (13 %) (ANSD, 2022b).
Le rapport de l'enquête nationale sur l'emploi au Sénégal pour le premier trimestre 2024 n'a pas montré une évolution positive. Le taux de chômage (élargi) est passé de 21,5% au premier trimestre 2023 à 23,2% sur la même période en 2024, soit une hausse de 1,7%. Au cours du trimestre sous revue, le taux de chômage élargi a été plus élevé dans les zones rurales (31,7% contre 17,5% dans les zones urbaines) que dans les zones urbaines.
Le secteur de la santé regorge en effet d'opportunités d'emploi qui peuvent renforcer les programmes d'emploi développés dans le pays pour promouvoir l'emploi des jeunes depuis des décennies, compte tenu des défis sanitaires, des pénuries de ressources humaines et de la répartition par âge : seuls 25% des travailleurs de la santé ont moins de 34 ans, tandis que les 30-49 ans constituent la tranche d'âge la plus représentative, et que près de 23% de l'ensemble des employés ont 50 ans et plus. Chez les femmes, les moins de 35 ans représentent respectivement 25,8 % et 26,2 %.
Entre-temps, le plan stratégique national des ressources humaines en santé a révélé, sur la base d'une projection des effectifs et des besoins par catégories socioprofessionnelles sélectionnées à l'horizon 2028, en tenant compte des déficits actuels et des départs à la retraite à l'horizon 2028, plusieurs déficits par spécialité de soins. Ainsi, un déficit de 3116 aides-soignants, 5614 infirmiers diplômés d'État et 1829 sages-femmes diplômées d'État est à craindre en 2028. Le déficit global du secteur de la santé est estimé à 15984 professionnels de santé.
Par ailleurs, avec? 102 centres de santé ;? 1415 postes de santé dont 2676 cases de santé en 2018, le Sénégal fait face à des lacunes liées à la couverture sanitaire et aux ressources humaines dans le domaine de la santé. En d'autres termes, la nécessité de construire de nouvelles infrastructures, et en même temps de former des professionnels de santé conformément à la vision de produire 50% des besoins en vaccins du pays, le recrutement de nouvelles structures, pour les régions mal desservies afin que la CSU soit efficace. Considérant les services internes et externes formés dans les 84 établissements de formation professionnelle de la santé et de l'action sociale inégalement répartis sur le territoire (10 établissements publics et 74 établissements privés) et les 09 instituts universitaires des métiers de la santé, dont 05 établissements publics dans les régions de Dakar, Thiès, Saint-Louis, Diourbel et Ziguinchor.